Créer et faire grandir une entreprise demande de la discipline et beaucoup de persévérance. C’est ce que soutient le patron de « Univers Groupe Télévision », mais aussi de « Obstiné Sprl ». Éric Mandala livre ses secrets et évoque les moments forts de son parcours, mais également les échecs et les déceptions dans un entretien à cœur ouvert.
Quelle est votre motivation en créant chacune de vos entreprises ?
Premièrement, j’aime participer au développement de mon pays. C’est ma première motivation. Ensuite, mon objectif est de travailler à la diminution du taux de chômage en Afrique, d’une manière générale. Troisièmement, et je crois que c’est cause de l’existence de chacun de nous, l’homme n’est pas sur cette planète pour passer inaperçu. Donc, sur terre, chacun de nous devant Dieu a des devoirs auxquels il doit répondre positivement, sa croix à porter. La plus grande motivation reste par rapport à ma vie personnelle. J’ai appris le business dans des conditions difficiles. J’ai pris le temps d’apprendre pour justement participer au développement de la RDC.
Vous avez beaucoup investi dans le projet Univers Groupe Télévision. C’est par passion ou ça vous rapporte aussi de l’argent en retour ?
Normalement, chaque businessman attend de gagner des profits de ce qu’il entreprend. Et Univers m’assure de récupérer mon investissement parce que j’ai une équipe très professionnelle et consciente. C’est ce qui m’assure davantage. Mais en plus,, c’est une passion pour moi la télé. J’aimais être une star.
Quelles sont pour vous les qualités d’un bon manager ?
Le bon Manager est la personne qui porte le sens de responsabilité et qui prend soin de partager avec ses partenaires dans le but de les amener à se focaliser sur les objectifs.
Quelle est votre force ?
Éric Mandala est un grand visionnaire
Et la discipline, votre méthode…
Quand vous regardez à Kinshasa, vous aller trouver qu’il y a plusieurs patrons mais on retrouve moins des congolais. Simplement parce que la plupart des congolais manquent de discipline. La majorité des libanais qui viennent en RDC n’ont pas souvent d’argent. Mais c’est parce qu’ils sont discipliné qu’ils arrivent à obtenir tout ce qu’ils ont actuellement et deviennent de vrais patrons. Nous devons avoir de la discipline si nous voulons émerger. Quand vous regardez les congolais, ils passent tout leur temps dans la distraction. Personnellement je préfère travailler durement, même au prix des sacrifices, mais l’essentiel pour moi c’est d’avoir un résultat. Même si je gagne un dollar américain, je serai satisfait. Je sais qu’en multipliant des efforts j’aurai encore plus. Il m’arrive de me réveiller à 4 heures du matin pour travailler. Je cherche à atteindre mes patrons ou mes associés qui sont parfois en déplacement ou à des endroits injoignables donc il faut tout faire pour les atteindre.
Créer une entreprise dépend uniquement des moyens financiers ou faut-il y joindre d’autres paramètres ?
Pour moi, bâtir une entreprise demande de la persévérance. C’est pour moi la base parce que pour une entreprise, on n’attend pas directement de moissonner des fruits ou des résultats. Ça demande plein de sacrifices. Il y a des moments d’échecs, il y a aussi de bons moments. Tout ça demande de la persévérance.
Dans votre parcours, qu’est-ce qui vous a le plus maqué positivement ? Quel est votre meilleur souvenir ?
C’est le jour où j’ai croisé mon patron, qui du reste est déjà décédé, Monsieur Armstrong. Il ne croyait pas en moi, mais j’étais très positif. Je n’avais pas de capital, mais lui était déjà un grand monsieur. Je suis allé le voir pour lui demander de devenir son partenaire et je n’avais que 16 000 USD et deux camions. Il s’est étonné en disant que je ne pouvais devenir son associé, lui qui pesait des millions et détenait plus de 200 camions. Mais, j’ai persévéré comme je savais que c’était dernière lui que je pouvais réussir dans le domaine de transport. J’ai sollicité encore un autre rendez-vous et ce jour-là, tous ses véhicules étaient en location et il avait besoin de véhicules pour transporter de la marchandise. Comme mes véhicules étaient en bon état, il a dû les récupérer et c’était le début de notre collaboration. L’homme finit par moissonner ce qu’il cherche. Ce que tu n’as pas cherché, tu ne peux pas l’avoir. C’est lui qui m’a poussé à être ce que je suis devenu aujourd’hui.
Et votre plus grand échec et le mauvais souvenir…
En 2007, j’avais acheté une vingtaine d taxis en Allemagne. Je voulais avoir mon entreprise de transport à Kinshasa. Après seulement 4 mois, j’avais reçu des rapports d’accidents avec des morts et des histoires vraiment terribles. En 2012, j’avais investi beaucoup d’argent dans mon usine. Comme je ne vivais pas au pays, j’avais pris un Directeur général qui me faisait ses rapports. Mais quand je faisais le suivi, c’était positif. A mon retour au pays, il n’y avait plus rien en banque. J’avais perdu près de 360.000 USD. C’était beaucoup pour moi à l’époque. Et le choc encore que j’ai eu dans ma vie, toujours avec mon entreprise de transport, j’avais des bus qui faisaient Bandundu-Kinshasa. Un de mes cousins qui gérait est mort dans un accident. J’ai été rejeté par presque la moitié de la famille, m’accusant de détruire la vie des autres pour que mes affaires prospèrent. C’étaient des moments très difficiles pour moi. Chercher à faire du bien aux gens et en retour être remercier de cette façon, c’était des moments hyper difficiles de mon histoire.
Vous souriez beaucoup. Il vous arrive de vous fâcher aussi ?
Je n’aime pas me fâcher parce que je sais bien que quand on se fâche, on ne peut pas prendre de bonnes décisions. La colère désoriente. J’ai perdu beaucoup d’opportunités et des relations à cause de la colère. Pour moi, la colère c’est mon ennemi. Là où il y a la colère, je me retire, je m’éloigne. Si quelque chose me pousse à la colère, je suis obligé de m’enfermer pendant un temps pour me permettre de l’évacuer et continuer mon chemin.
Interview réalisée par Jacques KINI
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